— Depuis plusieurs années, quand vient le mois de mai, les truites de notre rivière (la Cère) périssent en grand nombre. On les voit se débattre à la surface, nager dans tous les sens d’une façon désordonnée, puis venir s’échouer sur les rives ou couler à fond. À l’autopsie, on découvre un amas de sang à l’intérieur, les intestins paraissent en mauvais état ; de plus, la plupart présentent un abcès sur le côté ; détail particulier : les truites grosses et moyennes sont plus frappées que les petites. Quelqu’un parmi vos nombreux lecteurs pourrait-il nous dire si pareil fait a été observé dans d’autres rivières et à quoi faut-il l’attribuer ?
Poisson d’avril.
— Ce n’est pas une boutade marseillaise, encore moins un récit de Tartarin, c’est une aventure vécue en un premier jour d’avril.
Tandis que, d’un geste automatique et grave, un fervent de la pêche au saumon sonde inlassablement les eaux du Gave, sa ligne soudain résiste, puis se dévide, emportée par un poisson (?) narquois dont les oreilles moqueuses émergent à la surface.
La lutte s’engage, les pronostics s’affrontent, lorsque, à bout de résistance, l’étrange poisson cède enfin aux efforts du pêcheur qui réussit à ramener sur la berge ... un beau lièvre.
Tout penaud d’avoir été péché, et jurant sans doute qu’on ne l’y reprendrait plus, l’animal rendu à la liberté de détaler à travers champs, cependant que le pêcheur reste tout pantois.
JACQUIN.